Les jeux de grattage passionnent les Bulgares et attirent de plus en plus de consommateurs. Avec ses 7 millions d’habitants, la Bulgarie reste un pays où l’économie arrive à peine à satisfaire la majorité. Afin de tenter leur chance, nombreux s’adonnent au loto pour gagner un peu d’argent ou remporter le jackpot. De ce fait, le secteur des loteries est en plein boom notamment à cause d’une multitude de produits disponibles sur le marché.
Les jeux d’argent, un engouement sans précédent
D’après l’hebdomadaire économique Capital, 100 millions de tickets ont été commercialisés l’année dernière en Bulgarie. Le chiffre d’affaires s’élève à 345 millions de leva, soit 176,4 millions d’euros avec une hausse significative de 8 % sur un an. Il va sans dire que l’activité continue d’évoluer et de séduire les adeptes. Du petit commerçant au grand distributeur, les joueurs accèdent à plusieurs offres provenant d’opérateurs privés. Ces derniers profitent de l’absence d’une régulation stricte en vue de vendre des dizaines de jeux et de lancer une campagne publicitaire assez agressive. Par exemple, les télévisions diffusent pendant des heures le déroulement de ces loteries privées tout en dévoilant les gagnants. Cette méthode pourrait avoir des répercussions catastrophiques surtout auprès des jeunes et des personnes appartenant à un niveau social défavorisé. Ces tickets de grattage attirent aussi les plus jeunes et les adolescents. En raison d’une politique fiscale souple et incitative, les exploitants disposent d’un réseau de distribution qui fonctionne à n’importe quel moment. Le vice-premier ministre, Valeri Siméonov, s’est exprimé sur le sujet et démontre son indignation face à ce phénomène. Ces jeux sont accessibles dans les kiosques, le métro, les magasins et la poste à l’exception des églises.
Suite à un sondage effectué par l’institut Gallup, au moins 57 % des Bulgares jouent à des jeux de hasard et ils utilisent de plus en plus des sites des jeux de grattage. L’analyste Tihomir Bezlov du groupe de réflexion Centre d’études de la démocratie affirme que les jeux représentent 3 % du PIB, la plus élevée de l’Union européenne après Malte. Et ironie du sort, l’État bulgare bénéficie peu de ce succès résultant d’un dispositif fiscal très avantageux. En clair, les opérateurs de jeux ne versent pas de TVA, mais seulement une taxe de 15 % sur le chiffre d’affaires contre 10 % du côté des autres entreprises. Au final, le fisc n’a obtenu que 138,3 millions de leva ou 70 millions d’euros en 2017 sur un chiffre d’affaires de 3 millions de leva. Désormais, le gouvernement souhaite mettre en place une formule d’encadrement et de régulation du secteur des loteries qui a longtemps profité de ce système.
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