Mission Patrimoine, un jeu de grattage très populaire pour son côté caritatif et la promotion des richesses culturelles des régions françaises qu’il favorise, vient d’essuyer les foudres de l’instance de régulation française des jeux d’argent. Sous la couverture de l’intérêt public et de la protection contre le jeu problématique, l’ANJ (Autorité Nationale des Jeux) vient d’interdire la commercialisation de ce jeu parrainé par la FDJ. Cette résolution a été accueillie avec amertume par l’opinion publique qui dénonce une dérive bureaucratique visant à fragiliser davantage le secteur des jeux d’argent.
Une décision contestée qui s’apparente de plus en plus à un règlement de compte
Quelques temps seulement après avoir sanctionné l’opérateur Winamax suite à une publicité sur les paris sportifs, l’Autorité Nationale des Jeux (ANJ) vient de censurer le célèbre jeu Mission Patrimoine parrainé par la Française des Jeux (FDJ). Cette décision est le fruit de la réunion qui a rassemblé l’ensemble du collège de l’ANJ en mai dernier. Neuf décisions avaient alors été prises dont la teneur portait sur l’agrément des jeux dits ‘sous droits exclusifs’. Ceux-ci concernent notamment les jeux de grattage qui sont commercialisés en ligne.
La décision de l’organe de régulation ne fait pas l’unanimité au sein de la FDJ. En effet, le top management de cette structure dénonce une volonté à peine déguisée de plomber ses activités qui étouffent déjà sous le poids des conditions d’exploitation excessivement rigoureuses. Pour justifier cette situation, l’ANJ a toujours mis en avant la nécessité de mettre un frein au jeu excessif, à la dépendance, mais aussi et surtout la nécessité de protéger les consommateurs. La décision de censurer Mission Patrimoine est contenue dans un document d’une douzaine de pages et qui, à grand renfort d’arguments, tend à prouver que ce jeu comporte quelques poches de risque.
Selon le collège de l’ANJ, Mission Patrimoine comporte un prix important (15 euros le ticket), a une fréquence de gain plutôt alléchante, un taux de retour au joueur attractif, une aisance à recruter de nouveaux joueurs et un gain maximal élevé. L’autorité s’est dite préoccupée par les effets à long terme que ce jeu pourrait avoir sur les joueurs problématiques. Elle a en outre fait savoir que, pour l’édition 2021, le taux de prévalence au jeu de Mission Patrimoine n’est pas allé au-delà de celui des autres jeux de grattage du même type. Par conséquent, en plus de quelques restrictions liées à la publicité, ce jeu ne sera pas commercialisé au-delà d’une période de trois mois.
Mission Patrimoine, une cause dont l’utilité n’est pourtant plus à démontrer
Mission Patrimoine a toujours été perçu comme un jeu utile, une cause noble qui a tendance à valoriser le patrimoine riche et varié des régions françaises, précisément en finançant leur restauration. C’est la raison pour laquelle de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer la décision de l’ANJ qualifiée de dérive néo-prohibitionniste et liberticide. Pour le sociologue Jean-Pierre Martignoni-Hutin, outre le fait de s’acharner sur un jeu d’argent, l’autorité s’attaque également au symbole que celui-ci représente vis-à-vis des consommateurs et de l’opinion publique.
C’est par la volonté du président français Emmanuel Macron que le jeu Mission Patrimoine a été impulsé. Sa popularité tient du fait qu’il crée un lien avec l’histoire caritative des jeux de loterie. Lors de sa première édition en 2018, le jeu a permis la réalisation des travaux de restauration d’au moins 645 sites, 90 projets d’envergure concernant le patrimoine régional et 555 sites départementaux. En 2021, un nouveau cap a été franchi et Mission Patrimoine a réussi l’exploit de rassembler plus de 28 millions d’euros. Depuis sa mise en place, ce jeu a rapporté une centaine de millions d’euros à cette mission.
Mais Mission Patrimoine n’est pas la seule victime des mesures radicales prises par l’ANJ. Lors d’un récent collège qui s’est tenu en juin dernier, elle a décidé de l’interdiction pure et simple de X50, un jeu de grattage également parrainé par la FDJ. Cela constitue une épine de plus au pied de cet organe qui a vu ses actions chuter à cause de la dégringolade que connaît Citi Group depuis quelque temps.
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