Selon une étude effectuée en 2019 par l’Observatoire des jeux, la France enregistre 1,4 million de joueurs à risque dont 40 000 d’entre eux sont à un niveau pathologique. Depuis 2007, les mineurs sont interdits de jeu alors que certains bureaux de tabac ne vérifient pas toujours l’identité de leurs consommateurs. À cet effet, l’Autorité nationale des jeux (ANJ) prévoit de renforcer les normes en vigueur dans le domaine des jeux à gratter.
Concrétiser les obligations d’interdiction du jeu des mineurs
L’objectif premier de l’ANJ demeure toujours la lutte contre le jeu problématique en valorisant la protection des mineurs. Dans cette démarche, le régulateur prévoit de faciliter l’identification des joueurs problématiques et les mineurs au sein des points de vente du réseau. L’initiative mettrait fin au tabou de l’anonymat compte tenu des enjeux de la santé publique de la dépendance au jeu.
Actuellement, de plus en plus de mineurs s’adonnent aux jeux à gratter en raison d’une multitude d’offres de jeux accessibles à des prix abordables. En dépit de l’interdiction de jeu des personnes de moins de 18 ans, les buralistes continuent de proposer ce type de service sans contrôler la carte d’identité des clients. Cela n’arrive pas fréquemment, mais souvent, les établissements en question ne réalisent pas forcément ce genre de vérification. Par conséquent, la Française des jeux (FDJ) a pris la décision de corroborer les informations obtenues en envoyant de jeunes clients chez les bureaux de tabac. Toutefois, les buralistes ne sont pas toujours en tort puisque certains mineurs parviennent à contourner les règles en modifiant leurs papiers d’identité.
Selon le buraliste de Strasbourg Mohammed Rami, le marché du jeu connaît une forte progression avec des joueurs excessifs qui se rendent régulièrement dans son établissement. Il a indiqué que ces consommateurs sont repérables immédiatement. Il faut dire que les joueurs addicts représentent 38 % du chiffre d’affaires du secteur.
Dans un communiqué, l’Autorité nationale des jeux a souligné que la protection des mineurs et la limitation du jeu excessif s’avèrent être au cœur de leur mission. Sur une durée de trois ans, le régulateur espère apporter des changements significatifs en sollicitant la contribution des différents acteurs du marché incluant les opérateurs de jeux, les pouvoirs publics, les institutions et les diverses associations, a expliqué la présidente de l’ANJ, Isabelle Falque-Pierrotin. Au cours d’une conférence de presse, l’intéressée a confirmé que l’organisme se penche sur une méthode pratique d’identifier au mieux les joueurs problématiques et les mineurs dans les points de vente du réseau physique. En consolidant leur protection, l’ANJ envisage de réduire les campagnes publicitaires auprès des publics vulnérables en vue de favoriser une proposition éthique en conformité avec la réglementation en place.
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