L’autorité nationale des jeux (ANJ) publie un rapport qui donne l’état de l’exposition des adolescents aux jeux d’argent pour le compte de l’année 2021. Dans ce rapport, elle précise que les jeunes Français âgés entre 15 et 17 ans sont de plus en plus attirés par les offres de paris sportifs, les jeux de hasard ou la loterie. Dans cette situation, les parents et la publicité sur les jeux d’argent constituent les facteurs majeurs qui les poussent à s’égarer de ce chemin vert tracé par le gouvernement qui interdit ce type d’activité aux moins de 18 ans.
De jeunes garçons en majorité
L’autorité nationale des jeux (ANJ) révèle dans un rapport qu’en 2021, l’exposition significative des adolescents français aux jeux d’argent est une situation critique. Plus d’un tiers de cette catégorie de personnes s’intéresse au secteur de l’iGaming. Les garçons sont les plus intéressés par ces activités de paris.
Mineurs et jeux d’argent : des pratiques à risque en hausse, voici comment s’intitule ce rapport. C’est un document dans lequel l’ANJ montre comment les mineurs de 15 à 17 ans encourent un grand risque de déperdition. Bref, le titre du rapport est suffisamment clair pour étayer cette situation qui présente la dépendance ou l’addiction d’une bonne partie de la jeunesse française aux jeux d’argent.
Selon le contenu de la publication de cette institution administrative indépendante qui régule les paris sportifs, jeux d’argent et de hasard, durant les 12 derniers mois, sur 5 000 jeunes interrogés dans cette tranche d’âge, 34,8 % témoignent avoir joué à ce type de jeu. Ce pourcentage regroupe les adolescents de toutes les couches socio-économiques.
L’information la plus frappante dans ce rapport est celle qui révèle le témoignage de certains adolescents qui affirment avoir commencé à jouer depuis l’âge de 13 ans ; l’âge légal pour parier en ligne, dans un casino ou une salle de jeux étant justement 18 ans.
En effectuant une catégorisation verticale entre les produits du marché, les jeux de cartes à gratter se présentent comme la catégorie la plus populaire. En effet, parmi ces jeunes, 78,4 % affirment avoir joué à cette offre de paris. Au cours de cette même année, 44,8 % jouaient à la loterie. Selon toujours ce rapport, les parieurs sportifs représentent 28,3 %.
Dans cette situation inquiétante, le pari en ligne est perçu comme une stratégie qui se développe. En effet, parmi ces adolescents, 50,1 % ne considèrent pas les interdictions des casinos terrestres comme moyen de dissuasion. En se connectant sur ces plateformes de jeux en ligne, ils réussissent à contourner l’obstacle. Et pour réussir cette manœuvre, ils se servent des comptes de leurs parents. Dans ce contexte, il y a même des parents qui expriment leur consentement en favorisant à leurs enfants l’accès à leurs propres comptes. D’après ce rapport, 45,7 % de ces adolescents affirment jouer avec leurs mères. Ceux qui confirment les paris aux côtés de leurs pères représentent 35,7 %. Le plus inquiétant, c’est que 65,8 % des répondants disent que leurs parents ne les informent pas des risques liés à l’utilisation de ces comptes en ligne.
Même la publicité a un impact significatif sur le comportement de ces jeunes Français, car elle se présente aussi comme un facteur de rapprochement des activités de paris auprès des mineurs. 90 % d’entre eux disent avoir vu toutes formes de publicité, tout type de promotion qui visent à faire rayonner le secteur des jeux d’argent en général. Aussi, 1/3 de ces adolescents soit 32,3 % dit avoir été invité à jouer par le biais de la publicité.
Pécher consciemment
Dans ce rapport de l’ANJ, la majorité de ces adolescents savent qu’ils ne devraient pas en principe prendre part aux activités de paris sous toutes leurs formes. 73,4 % d’entre eux savent que les jeux d’argent sont interdits aux moins de 18 ans. Donc, ils sont conscients du fait que l’État ne veut pas qu’ils aient accès dans les casinos, salles de jeux et tout endroit où la promotion de la loterie se fait. Malgré cette mise en garde, ils l’ont quand même fait à leur risque et péril.
Selon Isabelle Falque-Pierrotin, la présidente de l’ANJ, le fait que ces jeux soient à la portée de ces mineurs s’expliquent par ces deux principales raisons évoquées plus haut : la négligence des parents et la publicité. Elle continue en disant ceci : qu’il s’agit du jeu en ligne ou celui offert dans des salles de jeux ou des casinos terrestres, les mesures de lutte adéquate seront prises pour réduire cet engouement des mineurs au jeu de hasard. Même s’il fallait sanctionner les fautifs, le gouvernement se charge d’informer tout le monde pour que l’assainissement de ce secteur d’activité soit effectué.
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